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[Critique] JCVD (2008)

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Jean-Claude Van Damme c’est quand même LA figure populaire sur laquelle les médias ont pris un malin plaisir à cracher dessus, tout comme les hordes de moutons (téléspectateurs) incapables de voir plus loin que le bout de leur nez et qui prennent tout ce qu’on leur balance en prime time pour argent comptant… C’est d’autant plus révoltant quand on aime profondément l’acteur. Non pas que ce soit un grand, il faut rester réaliste, mais sur un plan personnel il a quand même majoritairement animé ma jeunesse “cinéphile” avec des films comme Bloodsport ou Full Contact… Juger l’homme derrière l’acteur est non seulement déplacé mais ridicule, j’en dirais seulement qu’à mes yeux c’est quelqu’un d’honnête, de droit, un ambitieux qui s’est fait broyé par un système, un passionné, généreux et dont le seul gros tord a été de ne pas avoir reçu l’éducation nécessaire pour mettre des mots sur ses pensées (mais ce n’est sans doute entièrement sa faute) et de ne pas toujours savoir se contrôler. Pour moi c’est une icône et il méritait bien un film de ce type, en forme de thérapie déguisée.

Ce qui m’a fait beaucoup rire à la sortie du film au cinéma, ce sont les réactions des journalistes qui semblaient tous découvrir l’acteur en vantant ses capacités inédites dans le jeu dramatique… franchement, certains devraient bosser un peu leur truc des fois! Car Van Damme n’a pas joué que dans des direct-to-video de baston en provenance des pays de l’est et qui en effet ne présentent aucun intérêt. Il ne faut pas oublier qu’il a bossé avec les plus grands réalisateurs hongkongais : John Woo, Tsui Hark et Ringo Lam, dans des films loin d’être honteux et parfois même très bons. Ils se nomment Chasse à l’homme, Risque Maximum, Double Team, Piège à Hong Kong, Réplicant et In Hell, ses meilleurs films sans l’ombre d’un doute. Et ce sont d’ailleurs ces deux derniers qui ont dévoilé de véritables et grandes qualités d’acteur chez le belge.

jcvd 1 [Critique] JCVD (2008)

En fait JCVD est un film un peu bâtard… en effet il jongle sur deux niveaux de lecture évidents qui ont parfois du mal à cohabiter. On a d’un côté l’introspection d’un Van Damme qui ne s’était jamais livré au spectateur de la sorte et de l’autre un film de braquage tendance Dog Day Afternoon en plus stylisé mais en beaucoup moins bien. Car tout cette histoire de braquage elle est quand même bien fine… à tel point que le réalisateur nous la repasse plusieurs fois avec un point de vue différent. Certes c’est beau (quoique il m’a semblé que certains dialogues étaient différents…) mais on a comme l’impression que c’est là pour combler un sérieux vide scénaristique. Par contre tout ce qui concerne Van Damme est passionnant.

Ça commence avec un long plan séquence plutôt bien fichu de Jean-Claude sur le tournage d’une série B d’action de seconde zone, et si les coups ne sont pas impressionnants (c’est sensé être une sale production en même temps) la mise en scène par contre est de haut niveau, tout comme la photo de l’ensemble du film, superbe dans sa surexposition et ses tonalités sépias. Et franchement si le scénario n’est pas le plus passionnant qui soit, par ses artifices El Mechri réussit à le transcender d’une bien belle façon, confirmant tous les espoirs qu’on pouvait mettre en lui depuis le très réussi Virgil. Tout ce côté plus terre à terre du film permet à une galerie de personnages secondaires de faire leur show, avec du bon et du moins bon.

jcvd 2 [Critique] JCVD (2008)

Zinedine Soualem en fait beaucoup trop avec sa perruque ridicule et ses tics qui devraient en faire un personnage hautement instable donc dangereux, mais qui le rendent bien inoffensif. Par contre les autres ne sont vraiment pas mauvais, en particulier ce grand malade de François Damiens (le belge d’OSS117 et des caméras cachées de Canal+ entre autres…) parfait en commissaire de police dépassé par les évènements. Mais également Karim Belkhadra et Jean-François Wolff, excellents dans leurs rôles de braqueurs. Mais bien entendu ils sont tous dévoués à Jean-Claude Van Damme, car après tout, ce film est fait pour lui, autour de lui, par un réalisateur qui l’aime profondément et ça se voit! Chaque plan transpire de l’amour pour cette icône.

En lui faisant revivre des passages de sa vie (son divorce, ses tournages de films pourraves…) tout en le mettant face à sa propre image (le passage où il entend toutes ses citations qui ont été autant de sujets de moqueries), Mabrouk El Mechri joue un peu le rôle de psy pour Van Damme qui se dévoile alors complètement dans un long monologue (autour de 7 minutes il me semble) qui n’a bien sur rien d’une improvisation, c’est scénarisé et mis en scène, mais qui fait écho à sa vie personnelle avec une telle puissance que la séquence en devient vraiment émouvante, pour peu qu’on éprouve de la tendresse pour l’acteur qui se met à nu et dévoile un homme blessé.

JCVD n’est certainement pas le meilleur film de Van Damme, ni même son meilleur rôle, mais ça restera comme un film important, fait avec amour envers la star, et avec respect. De plus c’est tellement bien torché visuellement que ça vaut largement le coup d’oeil, même si la narration est parfois un peu poussive.


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